18 Mai: Aumont-Aubrac / Nasbinals

 Les dix premiers kilomètres se font au milieu des pins sylvestres jusqu'au lieu-dit  "les 4 chemins". Je partage une partie de l'itinéraire avec Françoise,  jeune retraitée de la région, très  conviviale et qui a une  très  grande connaissance du patrimoine et des pratiques locales,  en particulier en ce qui concerne le monde agricole et rural. Aux quatre chemins, l'ancien bar de Régine, décédée pendant la période covid après avoir vendu son établissement, était une institution, qui restera inconnue des pèlerins actuels,  toute référence à  cette époque ayant disparue. 

Les quatre chemins est la véritable porte de l'Aubrac. Le charme de ces immensités pastorales est envoûtant avec ses murets de  pierre, de ruisseaux sauvages, ses fleurs magnifiques ( un peu fainéantes cette année !) et ses troupeaux de vaches blondes dont les yeux fardés de noir firent dire à  un écrivain régional qu'elles avaient "des regards de mauvaises femmes".





Au XVIe siècle,  les gros propriétaires se spécialisent dans l'élevage bovin, rentable compte tenu de l'importante demande de viande. Le haut plateau de l'Aubrac est un terrain adapté et l'augmentation  du cheptel implique la présence de bergers. L'activité fromagère se développant sur le plateau, il fallait un abri propice. C'est ainsi que sont nés les burons servant la fois à la fabrication du fromage mais également au logement du buronnier. D'abord rudimentaires, ces constructions ont laissé place aux burons en pierre, recouverts de lauzes ou d'ardoises,  bien plus solides. Il y a eu jusqu'à 300 burons et il n'en reste aujourd'hui qu'une centaine en bon état et un seul en activité,  la production fromagère ayant progressivement régressé contrairement à la production de viande qui ne nécessite pas la présence de buronniers. 




Le temps est incertain et il se met à pleuvoir par moments, nécessitant l'enfilage d'une cape de pluie ce qui est un exercice difficile surtout avec un gros sac à dos...C'est pas mon truc et je demande l'assistance d'un autre pèlerin.  En plus, on transpire énormément. 




Ce petit pont me rappelle bien des souvenirs. N'est ce pas Niko (2015) et Christian (2019)? Cette fois, je suis seul et je demande à un touriste de prendre la photo. Il se trouve que c'est le président du district de football de l'Aveyron ce qui nous donne l'occasion d'échanger sur nos clubs respectifs de ligue 2, Rodez et le stade Lavallois.


En chemin, je partage un moment avec Maud, une française exilée à  Mons en Belgique et qui exerce la profession d'éducateur spécialisé auprès  d'enfants en difficulté psychique. Maud, déjà rencontrée au Sauvage, arrête aujourd'hui même le chemin et notre conversation, sans lendemain,  est pleine d'émotion et de délicatesse.  Bonne route à  toi, Maud.



Le soir repas partagé avec nos pèlerins bretons et Françoise.  Au menu, boeuf Aubrac et aligot. A l'origine, l'aligot était une soupe composée de bouillon de pain et de tome fraîche, servie par les moines d'Aubrac aux pèlerins du chemin vers Saint-Jacques de Compostelle. La tradition est reprise dans les burons et suite à une mauvaise récolte de blé, le pain est remplacé par les pommes de terre. Composé de tome fraîche de l'Aubrac, de pommes de terre, de crème fraîche  et d'ail, l'aligot doit être filé pour avoir la bonne consistance, ce qui rend la recette plus difficile à faire qu'on ne le dit parfois...


De gauche à droite: Françoise, Christiane, Domi, Jacky, Rémy, Béatrice  et Marie-Thé

En rentrant au gîte,  je me demande quel était le code de la porte d'entrée et (oh surprise) le code est inscrit sur la vitre de ladite porte et visible de l'extérieur !!! Je n'ai jamais vu rien de tel!







2 commentaires:

  1. Dominique ton début de parcours est déjà fait de plein de belles découvertes, on te suis et t'encourageons à nous surprendre encore. Bernard et Gisèle

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  2. Coucou Dominique
    J'espère que ton chemin se poursuit bien merci pour le petit clin d'œil.
    Buen camino.. au plaisir
    Maud la Belge 😉

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